Moresnet
Nous voici dans les Cantons de l’Est en pleine Ardenne Bleue. Bleue l’Ardenne ?, se demande-t-on quand on penche plutôt pour dire que cette région boisée est davantage verte. La réponse à cette question est fournie au siège spadois d’Aqualis, l’intercommunale qui en fait la promotion touristique : « Elle est bleue lorsque l’eau s’y décline partout et sous toutes ses formes. L’Ardenne Bleue, c’est l’Ardenne + l’Or bleu… Elle couvre tout l’Est de la Wallonie, entre la vallée de la Basse-Meuse et la frontière allemande. Les Cantons de l’Est et le Pays de Herve, Spa et le Circuit de Francorchamps, les Abbayes de Stavelot et Malmedy, la Cascade de Coo et Verviers, Capitale wallonne … de l’Eau … »
Moresnet est une cité connue depuis le début du XIe siècle et, par après, son territoire fut partagé en trois parties (Moresnet, Moresnet Neutre – 3 km² ! – et Neu-Moresnet, section de La Calamine), devenue commune à part entière lors de la célèbre « fusion des communes » , quand on passa de 2 663 communes en 1961 à 596 aujourd’hui. Mais, prenons la direction de Moresnet-Chapelle, non loin du viaduc ferroviaire le plus long (plus de 1,1 km) et le plus haut (près de 70 m) de Belgique. Construit lors de l’occupation allemande de 1914-18, il devait permettre de relier la gare d’Aix-la-Chapelle à celle de Montzen, important centre ferroviaire, dans le but de faciliter le transport des troupes et du matériel militaires allemands vers le Front de l’Yser. Ce travail gigantesque fut exécuté par des prisonniers russes dans des conditions atroces. Détruit par les Belges en 1940, reconstruit par l’occupant allemand, puis à nouveau détruit par celui-ci (pour freiner l’avancée des Alliés), il fallut cinq ans pour le réparer et permettre le trafic des trains de marchandises dans les deux sens. Près de ce « monstre » de poutrelles et de rails, il y a un lieu dit « de méditation, de réflexion, d’émerveillement, reposant, serein : une véritable cathédrale de verdure ! »
