La Collégiale Saints-Pierre-et-Guidon (Anderlecht)

D’autres lieux…

La bonne porte

Au tympan, on trouve une Vierge à la grappe; cette dernière remplace le globe terrestre et illustre le vin ou, symboliquement, le sang versé par le Christ. À ses côtés, saint Pierre et sa clef. Il se trouve au-dessus de la porte de gauche, celle que doit logiquement emprunter le visiteur pour entrer dans l’édifice. Ce rituel n’est pas vain et est de mise dans toutes les églises bâties selon la tradition.

Ainsi, après avoir franchi cette porte, les Bâtisseurs avaient érigé les fonts baptismaux que l’on trouvait directement, en entrant, sur la gauche. Venant du monde profane et des ténèbres, après avoir été purifiée par l’eau baptismale, la personne pouvait alors s’avancer vers le chœur dans le sens énergétique (des aiguilles d’une montre) bien connu des Bâtisseurs, et, enfin, sortir par la porte de droite. Ce rituel fut abandonné ou raillé, mais, heureusement, certaines personnes, soucieuses de la tradition, veillent au grain. Ainsi, à la basilique de Vézelay (Bourgogne) l’entrée de gauche avait été supprimée. Elle fut réinstaurée grâce aux arguments de ces personnes.

L’autre statue à côté de Marie est, selon certains, la représentation de saint Guidon en pèlerin; pour d’autres, saint Jacques, la coquille manquant à son chapeau où, pourtant, on distingue l’emplacement pour la recevoir, à moins qu’elle ait été la proie de vandales. Les piédestaux sont ornés de végétation. On dit qu’il s’agit de feuilles de chou. Avez-vous déjà vu des glands pousser sur les choux? À dire vrai, il s’agit bien du fruit du chêne, arbre sacré par excellence.

Une crypte énigmatique

Non loin de la fresque de Sainte Wilgeforte (voir anecdote), une autre représente saint Christophe, personnifié comme «géant» par l’iconographie chrétienne, de trois mètres de hauteur! Du bout de son bâton, saint Christophe semble montrer l’entrée de la crypte…

Que n’a-t-on écrit sur cette collégiale, et plus particulièrement sur sa crypte que certains auteurs élevèrent au titre de «crypte énigmatique et alchimique»? Ainsi, il se dit que le vainqueur de la cavalcade, comme tous les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle, et quelques fidèles triés sur le volet étaient invités à se glisser sous une énorme table de pierre située dans la crypte, table présentée comme le tombeau de saint Guidon.

Guidon (fin du Xe siècle-début du XIe siècle) était sacristain et pèlerin, mais, également, un homme pieux et généreux au point qu’il fut appelé «l’ange du village» (d’Anderlecht). Si la crypte repose sur quatre piliers provenant certainement d’un temple romain édifié au même endroit, le «tombeau de saint Guidon», que d’aucuns voient comme un dolmen, est l’objet d’un très étrange phénomène lors des équinoxes : le soleil s’infiltre par une étroite ouverture pratiquée très haut dans le mur de la crypte et passe sur la pierre à un endroit bien déterminé, alors que ce rai est croisé par une seconde source lumineuse provenant d’un soupirail, constata l’historien de Saint-Hilaire. Que l’on ne s’y méprenne pas, il s’agit bien du midi solaire, et non celui trafiqué par l’homme moderne.

 

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Wilgeforte : Sainte femme à barbe

Plusieurs peintures murales ornent l’intérieur de l’édifice. L’une d’elles représente le martyre d’une certaine Wilgeforte. Cette jeune princesse, fille d’un monarque, avait été contrainte par son père d’épouser un roi avec qui il était en guerre. Il s’agissait d’une pratique courante au Moyen Âge, les mariages étant souvent arrangés dans des buts financiers ou de stratégie politique.

Quoi qu’il en soit, Wilgeforte ne l’entendait pas de cette oreille, car elle avait décidé depuis longtemps de se consacrer à la vie monacale, son père étant même au courant de cette intention. Néanmoins, face à l’inébranlable volonté paternelle, la jeune fille fit appel au divin, qui l’entendit. Ainsi, une imposante barbe noire poussa sur le beau visage de Wilgeforte et elle fut, bien entendu, repoussée par son futur mari. Du coup, le roi, fou de rage, fit crucifier sa fille! Étrangement, dans cette fresque murale, on ne distingue pas la barbe de la martyre, alors qu’à l’église de Wissant (France) une statue de sainte Wilgeforte la représente affublée de l’imposante touffe de poils.

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