Le château de Seneffe
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Un château d’orfèvres et son « baiser électrique »
À juste titre, on parle d’un château d’orfèvres à l’égard du château de Seneffe. Le tout a été influencé par la Rome antique, la Renaissance italienne, l’Angleterre et la France. Ce château date du XVIIIe siècle et il a vécu pas mal d’infortunes échappant même à la destruction révolutionnaire puis, il fut restauré et embelli avec soin dès 1970. Le château de Seneffe fut épargné durant la seconde guerre mondiale… et pour cause ! Les nazis n’allaient pas bombarder ou dévaster ce château qui était devenu la résidence principale d’un général allemand, gouverneur militaire de la Belgique occupée.
C’est par l’extérieur que nous allons débuter cette visite :
À l’entrée, on franchit des grilles dont certaines sont dorées et, avec un peu d’imagination, elles font penser à celles qui sont disposées devant Versailles mais, bien sûr, en beaucoup plus petit nombre et, aussi, avec moins d’or… On distingue, également, et se faisant face, deux immenses galeries couvertes disposées autour d’une cour d’honneur de 80 m de long, où sont disposées de grandes statues d’un blanc quasiment immaculé. Elles représentent des vases, des divinités grecques, un joueur de flûte traversière qu’entoure une sorte de monstre… Il y a aussi la chapelle de forme octogonale, le pavé était en marbre blanc, rouge et noir. Cet endroit sacré ne possédait qu’une statue, celle de saint Joseph à l’Enfant sculptée en 1655. Un peu plus loin, on découvre les Communs ou basse-cour qui étaient destinés aux écuries et aux carrosses. L’un des bâtiments était surmonté d’une tourelle ronde en forme de colombier, signe de puissance car la détention de pigeons était un privilège seigneurial. Il y a encore l’Orangerie inspirée de l’antiquité romaine, l’ancienne volière qui abritait des oiseaux exotiques, un étang en forme de goutte et une île romantique reliée par un petit pont, une glacière qui était un puits rond recouvert d’une voûte, un grand bassin, etc.
L’un des clous du domaine de Seneffe, c’est son parc à l’architecture historique…
On y admire le Jardin des trois terrasses qui, à l’origine, était des potagers et un verger, le tout a été aménagé en roseraie, en parterres, en salons de verdure, en labyrinthe aux trois pétales… Il y a, encore, le théâtre ou fabrique dédié aux Muses et au Loisir. Une fabrique, ici, est une construction de fantaisie propre à embellir un parc ou un jardin.
Pour terminer la visite extérieure, vous m’avez dit, qu’une année, qu’il y avait d’étranges pots de fleurs…Ils étaient suspendus à l’envers à d’immenses arbres et par un système judicieux, ils servaient de haut-parleurs qui distillaient de la musique ou des passages de pièces de théâtre.
Après l’extérieur, voici l’intérieur !
Tout aussi attrayant, captivant et insolite ! Avec la visite de l’exposition permanente de 500 objets de la collection d’orfèvrerie ou des Saveurs des Lumières et l’exotisme du XVIIIe siècle…
l s’agit de franchir les portes de nombreuses pièces du rez-de-chaussée du château et d’y découvrir une ambiance, des odeurs, des sons de l’époque du XVIIIe siècle. Il y a l’antichambre des valets autrement appelée l’État des Domestiques où des horloges sont exposées. Ensuite, on pousse une porte et on se trouve dans « La Chambre du billard » ou du « Billard de l’après-midi ». À savoir, un amusement qui privilégie le goût du bel esprit, la parole ou l’art de la plaisanterie, y est-il expliqué sur fond sonore de billes d’ivoire qui s’entrechoquent, du moins lors de ma visite.
Poursuivons cette surprenante visite… Voici le « Cabinet des curiosités ». À l’époque, le maître des lieux, érudit et cultivé, lançait à ses invités : « Avez-vous vu mon Cabinet de curiosités ? » Émile Zola avait aussi un Cabinet de curiosités… Pour en revenir à Seneffe, il s’agissait d’exposer des objets provenant de l’étranger, des objets les plus bizarres les uns que les autres : coraux, fossiles, rose de Jéricho, poudre de licorne, vinaigre des quatre voleurs, liqueur de momie, ampoule du sang miraculeux, maquettes… Voici ensuite une salle de compagnie baptisée « Les belles chocolatières » avec une immense carte murale indiquant « La Route du chocolat ». À ce propos, chaque dimanche, le salon de dégustation sert à la manière du XVIIIe siècle les « Saveurs de Lumières ». C’est-à-dire du chocolat, du thé, du café, des eaux aromatisées. Mais, remettons nos patins pour ne pas abîmer le magnifique parquet et poursuivons la visite avec le Grand Salon. Ici, il s’agit de l’assemblée des femmes et d’un surprenant audiovisuel consacré à la fée électricité : pendule, tourniquet, feu, vent, carillon et même baiser électrique ! Quant à la Chambre du bureau, c’est la mémoire des nouveaux voyageurs. Sur le bureau, j’y ai lu des livres de comptes, j’ai parcouru une carte des côtes de Malabar, détaillé des échantillons de soie, etc.
Après la Chambre de la bibliothèque, il y a un cabinet octogonal au milieu duquel pend une chemise. C’est la chemise toute blanche de Madame. Après le bain et la chambre à coucher, il y a la pièce des robes « Couleur du temps », l’antichambre en garde-robes, un cabinet ovale intitulé « Les jeux de l’amour et du hasard ». On y trouve même une lettre datée de Seneffe le 3 août 1769 et commençant par « Ma bonne amie… ». On y voit aussi une pendule, quatre éventails, un papillon, un serin, un petit secrétaire, le tout est chargé d’inspirer les sentiments amoureux à une jeune femme encore hésitante, y est-il renseigné.
Il reste le souper fin dans la chambre à manger. J’y ai lu ceci : « Ce souper divertit les femmes, apaise leur amertume. Les hommes les convient à un souper intime, tiède et feutré. Un repas coquin, en somme ! » Enfin, il y a la dernière pièce au nom évocateur : Les adieux !